Il est courant en supervision de noter des phénomènes de processus parallèle. Le processus parallèle se caractérise par une réactualisation, c’est-à-dire une mise en situation au cours de la supervision du problème que le supervisé amène en supervision. Par exemple le supervisé se conduit comme il dit que son client le fait : il rapporte que son client est passif et qu’il ne le supporte plus et justement devant le superviseur il se comporte de la même façon, avec passivité reproduisant lui-même en direct le problème qu’il vient de nommer comme appartenant à son client.
Concrètement que se passe-t-il ?
On peut dire que le thérapeute qui arrive en supervision a pris inconsciemment l’attitude de son client et il ramène celle-ci devant le superviseur d’une façon non verbale.
Pourquoi ce phénomène ?
Il s’agit effectivement d’une introjection. C’est-à-dire qu’il a « avalé » le problème de son client sans s’en rendre compte. Le problème de son client n’étant pas saisissable, élaborable par lui, il «l’agit» plutôt que de le comprendre.
C’est parce qu’il ne sait quoi en faire que le thérapeute pris dans le phénomène du processus parallèle ne peut que le reproduire d’une façon non verbale. Le problème de son client est dans sa tête, il a «capté» celui-ci, le reproduit mais ne sait comment y répondre.
Le travail de supervision va consister à rendre conscient le problème qui émerge au centre du processus parallèle afin que le cerveau du supervisé s’en saisisse et puisse élaborer la difficulté rencontrée par le client et reproduite par lui.
Qu’est-ce qu’un superviseur fait donc d’un processus parallèle :
1. Il le détecte et donc le rend conscient et ce temps est fondamental
2. Il aide le supervisé à trouver ses propres solutions (car une supervision ne sert qu’a trouver des solutions et non pas à vous juger)
Il s’agit donc d’une élaboration d’un phénomène inconscient saisi par le cerveau du supervisé mais que celui-ci n’a pas les facultés (parfois du fait qu’il est débutant, parfois du fait d’un contre-transfert) pour le rendre conscient et donc le résoudre. Le manque de moyens du supervisé à élaborer le problème qu’il amène le contraint à le dire et donc l’agir de façon non-verbal.
Rassurez-vous ! Ce phénomène est tout à fait normal et récurrent dans la pratique de la supervision ( ça veut dire concrètement que vous avez saisi le problème). Au superviseur de saisir ce que le supervisé lui dit avec son corps, son attitude.
L'article suivant présente un exemple flagrant de la nécessité d’avoir un lieu de supervision.
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